Je n'ai connu Jean de Gribaldy que très peu de temps car il est décédé dans un accident de voiture quelques mois seulement après mon passage chez les professionnels chez KAS en 1986. En Suisse, il avait la réputation d'un homme dénicheur de jeunes talents, comme Jean-Marie Grezet par exemple. Il habitait Besançon, à une heure de mon domicile suisse, et je suis allé lui rendre visite dans son magasin. Quand j'ai remporté le Grand Prix William Tell, il m'a engagé. Jean de Gribaldy avait le don de parler à un jeune, de le faire travailler, et sa personnalité m'a séduit. En échange, j'avais à coeur de lui plaire. Je me rappelle mon premier Dauphiné. Je grimpais le Lautaret avec Laurent Fignon et nous avons rattrapé Thierry Claveyrolat dans le col suivant. Fignon a été pris de crampes et j'ai terminé l'étape second derrière Calveyrolat. Au sommet, un commissaire s'est tourné vers Jean et lui a demandé "Mais qui est ce gars ? Où l'avez-vous trouvé ?".