Gilles Mas 9 Mars 2007
Jean est une personne qui m'aura beaucoup marqué. Il m'a donné ma chance et sous sa coupe j'ai beaucoup progressé. Il m'a permis d'aller au bout de moi-même. De toutes les années que j'ai passées chez les professionnels, je crois que les 2 chez de Gribaldy ont été les celles pour lesquelles je garderai les meilleurs souvenirs.

J'ai rencontré Jean pour la première fois à Villié-Morgon en mars 1981. Il était venu voir la course. Cette course Elite que je avais gagner alors que je venais d'avoir 20 ans. Il m'a contacté en me disant qu'il était ©tait intéressé par moi pour l'avenir. J'avais été assez impressionné et surpris de le voir à  l'arrivée d'une course qui était assez loin de Besançon.


C'était une personne mystérieuse. Personne ne savait vraiment où et comment il trouvait l'argent pour monter des équipes professionnelles chaque année et tout le monde pensait qu'il faisait cela pour l'argent. Et en fait, il me semble que c'était un vrai passionné de cyclisme. Il n'avait pas le profil commun d'un manager d'équipe. Il gardait une distance avec les coureurs mais il avait un style propre, unique, pour communiquer avec eux. Il avait ses propres expressions et ses chevaux de bataille. Il était obsédé par :

- la nourriture des coureurs à table (il avait ses propres principes de la diététique : biscottes Pelletier à  la place du pain, sirop à  table, Comté, etc...)
- par les bagages (si la valise était trop lourde, ce n'était pas un bon coureur).
- par la visite des femmes de coureurs dans les hôtels
- par les appels téléphoniques

Il prenait aussi plaisir à  s'opposer aux grands managers d'équipes comme Cyrille Guimard à  l'époque...

Jean avait une manière tout à  fait personnelle de manager. Il parlait peu mais ce qu'il disait était très ciblé, très intelligemment dit. Cela obligeait le coureur à  se remettre en question. Si le coureur ne marchait pas bien ou s'il se plaignait trop, il le laissait à  la maison sans le faire courir un certain temps. Jean ne s'énervait jamais. Il avait toujours un petit sourire. Il ne mettait pas la pression aux coureurs mais sa manîère de manager faisait que les coureurs étaient motivés. Il n'y avait pas de stratégies définies à  l'avance, pas de briefing. Pour faire progresser un coureur, sa méthode était de le faire courir au maximum.

Jean prenait plaisir à redonner une chance à  des coureurs que plus personne ne voulait et son but était de les faire remarcher. Il aimait aussi donner la chance à  des jeunes coureurs qu'il détectait lui-même, des coureurs également qui n'étaient pas forcément en équipe de France et qui n'étaient sollicités par aucune formation.


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