Daniel Olivet 13 Décembre 2006
Je me souviens du jour où j'ai rencontré Monsieur de Gribaldy à Besançon, où il m'avait donné rendez-vous à la gare pour faire le tour de Hollande en tant que mécanicien de l'équipe Skil Sem. Je le revois arriver avec la voiture de l'équipe. Il fut étonné de voir que mes seuls bagages étaient une petite caisse à outils et un mini sac de voyage. Lorsqu'il venait nous voir en nous disant de mettre telle paire de roues sur un vélo, cela voulait dire que ce coureur l'avait mérité. C'était sa façon à lui de lui témoigner sa reconnaissance.

J'étais mécanicien dans l'équipe Skil en 1984 et 1985. Un jour lors de Bordeaux-Paris, il avait fait venir des coureurs amateurs, et le matin il avait fait déposer des croissants sur la table. C'était sa manière à lui de tester ses coureurs. Celui qui n'en mangeait pas était un pro, pas les autres...

Une de ses expressions : "C'est tout bon".

Lorsque nous montions dans le peloton pour renseigner un coureur, il restait longtemps à sa hauteur ce qui agaçait les autres directeurs sportifs. Je me souviens de son sourire en coin qui en disait beaucoup... Toujours sur Bordeaux-Paris, il dit à Christian Rumeau :"Ne prends pas le tunnel pour partir car il est trop bas." Le soir, oubliant le conseil, il passe par le tunnel et les vélos sont cassés.

Il m'a offert un vélo de l'équipe, m'a invité chez lui à déjeuner plusieurs fois. Il a été pour moi un père spirituel et sa disparition fût un choc. Ma reconnaissance sera éternelle car il m'a permis de vivre au cœur de ma passion.


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