Le Vicomte évoque pour moi un personnage attachant, sympathique, souriant, aimable et rusé.
Il n'avait pas son pareil pour attirer les jeunes talents dans ses effectifs. Souvent décrié et jalousé, mais toujours là avec une équipe de valeur. Il aimait brouiller les cartes et laissait libre cours aux attaquants de son équipe. Tout le monde avait sa chance au départ. Le seul problème était qu'il faisait parfois trop courir ses protégés. Il aimait tellement les voir sur un vélo qu'il ne supportait pas qu'ils soient à la maison, car là car il ne maitrisait pas leur activité.
Un coureur devait faire "le métier" toute l'année avec tous les sacrifices que cela implique. Pas de bons repas, pas d'alcool ni de sorties nocturnes et encore moins de femmes. Aux repas, il nous mettait toujours du sucre roux moins toxique pour l'organisme et des biscottes. Il faisait supprimer tout ce qu'il pensait superflu. Il voulait des coureurs affutés.
Ma première rencontre avec "De Gri" s'est
déroulée dans son magasin avec Agostinho, premier coureur pro que je rencontrais. C'est grâce au Vicomte que j'ai aimé le vélo. En effet, les vélos qu'il installait en vitrine en ont fait rêver plus d'un à commencer par moi. Le vélo Tigra... tous les initiés de mon âge s'en souviennent.
Jean de Gribaldy a fait énormément pour le vélo à Besançon et bien au-delà. Ses connaissances dans le monde du show-biz lui ont permis de faire venir de grands noms dans la capitale comtoise. Le Trophée de Gribaldy était l'occasion en fin de saison de réunir le gratin du cyclisme franc-comtois. Ce Trophée était motivant. Nous nous retrouvions tous dans son magasin place du Marché. Que de bons souvenirs !
Il manque beaucoup. Personne ne l'a remplacé. S'il était encore en vie, je pense que le vélodrome de Besançon 'aurait pas été détruit, il n'aurait pas laissé faire cela. Il se serait battu contre cela ou il aurait tout fait pour qu'il soit implanté ailleurs. C'est un scandale.