« Avec Maurice de Muer, je faisais des complexes, je ne me sentais pas à l'aise. Je n'arrivais pas à m'exprimer. Avec de Gribaldy, c'est autre chose. Il y a moins de coureurs protégés à surveiller et à servir. Et puis avec le Vicomte, je m'entends parfaitement. Il me comprend. Il m'aide, il m'apporte l’équilibre dont j'ai besoin.
Pour moi, c'est un sorcier. Un directeur sportif qui fait découvrir de bons coureurs et les aide à devenir de vrais professionnels. Sinon, comment expliquer que nous soyons bons avec lui, puis mauvais ailleurs ? Moi, je lui dois tout ».
Marcel Tinazzi, 31 octobre 2006 :
« J’ai rencontré Jean pour la première fois à Combloux en janvier 1977, pour la signature de mon contrat. Un détail : Jean avait sorti une pièce de monnaie de 20 centimes et l'avait mise sur la table comme porte fortune. Parmi les directeurs sportifs, il était le meilleur de tous. Tout en lui, de son "savoir-faire" dans le cyclisme et hors, faisait de lui un personnage hors du commun. Sa disparition a laissé un vide immense, pour nous ses coureurs et pour le cyclisme.
Il ne sera jamais remplacé, comme il n'y aura jamais de coureurs plus grand que Merckx. Quand j'ai commencé à fabriquer des maillots, souvent je me disais: « si de Gri était encore avec nous, il me donnerait un coup de main ».
Impossible pour moi de relater un seul souvenir avec lui, j'en ai mille. Un au hasard : sur Paris Nice 82, le matin, j'emmène le sprint pour Sean Kelly et il gagne l'étape. Je pensais que la course était finie pour moi. L’après-midi, le Jeannot arrive et me dit "Marcel j'ai besoin d'un service". « Sans problème Mr. de Gri je lui réponds. Bittinger est malade, Hosotte est cuit, l'autre a mal au dos, l'autre est collé à la route... J’ai besoin que tu fasses à fond le contre la montre de la Turbie pour le classement par équipe. J'ai répondu texto « Monsieur de Gri, avec tous les cons qu'il y a dans l'équipe, vous venez me chercher moi ! » et lui de rétorquer « Oui, Marcel, j'ai besoin de toi ». Conclusion : j'ai fait à fond le contre la montre, et je crois avoir fait 11e ! ".
NB : Hé non Marcel, 13e, Ã 1'20" de Sean Kelly, vainqueur au sommet du Col d'Eze.
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