Jean-Luc Molineris 12 mai 2020
Jean de Gribaldy était un personnage à part dans le milieu... Un découvreur de talents exceptionnels... Un homme extrêmement bien éduqué, certainement dû à son rang.

Pilote émérite, je me souviens que lors du transfert du Tour de France 74 en Angleterre, alors que nous attendions l'ordre de décollage, le Vicomte appela l'hôtesse pour lui signifier que le bruit d'un moteur n'était pas normal. Après vérification, il s'avéra qu'il avait raison, et on changea d’appareil. Et effectivement mon père (1) a couru avec Jean.

Pour ce qui est de ses méthodes de directeur sportif, disons qu'elles étaient à l'ancienne, très strictes, beaucoup de bornes à l'entraînement et régime diététique.

Avec Joaquim Agostinho, ils avaient une relation affective. Jean grâce à son "nez" avait découvert son talent exceptionnel et permis au portugais de se faire connaître et sortir de la misère...

Une anecdote avec Joaquim. Dans une étape de Paris-Nice, nous avions connu l'apocalypse neige, vent, bourrasques et revenant du massage en rentrant dans la chambre je vois mon Tino qui farfouillait dans son sac...
Il m'en sort un pain d'épices, une boîte de sardines et une bouteille de Porto le tout origine Portugal certifié. Il met 2 sardines entre deux tranches de pain d'épices et sert un verre de Porto en me disant, « voilà c'est pour toi ». Gêné, j'ai refusé l'invitation, pas vraiment mes goûts culinaires, j'ai regretté en voyant sa mine déconfite. Il ne comprenait pas que l'on puisse refuser un tel festin. Joaquim Agostinho était une personne exceptionnelle, vraiment une belle âme.

Pour ce qui est de vouloir courir pour Jean de Gribaldy, non cela ne m'a jamais m'a jamais tenté malgré ses sollicitations lorsque je devais passer pro ; ses moyens financiers étaient très faibles et les salaires très irréguliers. Jean avait la réputation d'être très "économe".
Cela dit, c'était quelqu’un d'adorable...

(1) Pierre MOLINÉRIS, 1920 – 2009. Il devient professionnel en 1943 et le reste jusqu'en 1955. Il remporte 42 victoires, dont la quatrième étape du Tour de France 1952, entre Rouen et Roubaix.

Professionnel de 1971 à 1977, Jean-Luc MOLINÉRIS a notamment remporté une étape du Tour de France 1974 (Dieppe-Harelbeke en Belgique). Il a été équipier de Luis Ocaña, de Joaquim Agostinho et de Bernard Thévenet, ainsi que d’Eddy Merckx.




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